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DANS L'OMBRE DE SCHWARZENEGGER

RESUME

        Schwarzenegger, c’est l’homme, le vrai.

C’est celui qui chiale pas, celui qui vacille pas. C’est celui qui prend, qui jouit, qui possède. C’est le seul homme possible, l’homme à admirer, l’homme à devenir.


Les films de Schwarzenegger, notre personnage, comme nous, il les a vu. Les louanges de la virilité, les odes à la puissance, à la jouissance, ils les a toutes entendues, il a baigné dedans. Il s’y est jamais trop reconnu, Schwarzie ça a jamais vraiment été lui mais c’était pas grave, jusque-là ça l’avait jamais vraiment embêté, questionné.


En fait, avant, il y avait jamais vraiment pensé, à la virilité.

Sauf qu’aujourd’hui, sa sœur s’est faite tabasser.


Trois mecs, la rue. Ils l’ont sifflée, elle a pas répondu, ils l’ont tabassée. Comme ça. Parce que. Pour rien.


Cette agression c’est son déclic, son terrible déclic. Y a que les hommes qui tabassent dans la rue, y a que son père et lui qui retiennent leurs larmes à l’hôpital, y a que lui qui jette sa canette de coca au sol à cause du chagrin.

 

La virilité lui éclate soudain au visage dans toute sa violence, toutes ses injonctions, toute son absurdité.


Il commence à réfléchir sur ce que c’est d’être un homme. Qu’est-ce que c’est, le masculin ? Comment ça se construit? Consciemment ou pas, volontairement ou pas. Il revient sur son histoire personnelle, son rapport à l’autre, y pointe les incohérences, les rappels à un masculin qui serait le masculin, unique et véridique, ses dangers tant pour lui que pour les autres.

NOTE D'INTENTION

DANS L'OMBRE DE SCHWARZENEGGER

Ecrit et mis en scène par Marguerite Matine

Dramaturgie Elsa Cecchini

Avec Julien Bougot

Résidence :

Anis Gras - Paris

ACB - Scène Nationale (Bar-Le-Duc) dans le cadre du dispositif Jeunes Estivants soutenu par Scènes et Territoires et la DRAC Grand Est - Février et Avril 2023

Etapes de travail :

Sortie de résidence festival Open Ring - Paris

Lecture d'extraits à Art Liquide - Montreuil

Présentation d'étape de travail aux MJC Passerelles - Viry Chatillon

Sortie de résidence ACB, Scène Nationale - Bar-le-duc

Présentation d'étape de travail au Collège Olivier de Serres - Viry Chatillon

Lecture publique à la Maison d'Elsa - Jarny

Dossier de présentation à télécharger

Playlist musicale du spectacle

Accueilli et soutenu par 

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Ce spectacle il part de nous. Il part de cette faille qui a craqué à la puberté, de ce moment quand on a mué, quand on nous a demandé d’être un homme ou une femme, de l’être absolument, parfaitement. Julien, il est né assigné homme, il est cisgenre, il est hétéro. Il a tout, tout ce qu’il faut pour être un homme, un vrai. Sauf qu’il est jamais comme il faut. Il est trop féminin, trop sensible, trop doux.


Marguerite lui il est né assigné femme, il est non-binaire, il est pansexuel. Il est de ces identités qu’on connait pas vraiment, qu’on reconnait à peine, alors évidemment le genre ça l’a travaillé, le masculin même ça l’a rongé.

 

Ce spectacle c’est un désir de raconter un malaise face à un masculin qu’on nous impose et qui nous correspond pas, un masculin dont on exige tant et avec tant de violence qu’il ne peut qu’être néfaste. On veut le raconter parce qu’on sait qu’on est pas les seul.e.s, que cette faille, que ce malaise face aux injonctions de genre, on les partage tou.te.s, que le masculin est pluriel et très loin du carcan virilité qu’on nous impose, qu’il est temps de le montrer.

Pour le raconter, on est parti de notre passé, de nos souvenirs. On a choisi des moments fondateurs, des moments de souffrance comme de libération, de violences et de joie, des moments qui racontent notre construction du genre. On a aussi confronté nos histoires totalement opposées du fait de nos identités : l’un présente masculin, l’autre féminin, l’un est cisgenre, l’autre transgenre, l’un binaire, l’autre non. On a fait de ces critères constamment mis en opposition une force, un moteur. On s’est traversés, de l’enfance à maintenant, on a posé sur nos histoire notre regard adulte, féministe et queer.


Ensuite on a décidé de bouger ces moments au plateau. Sur de la musique des années 80, sur de la new wave, ces musiques d’une époque où on questionnait aussi le genre, Julien a dansé, a bougé, le rapport au corps, la figure du père ou encore la séduction, autant de moments où le genre est en creux, toujours là, même si tu le sens pas.


De ces improvisations du corps est né un personnage sans nom, l’histoire d’un jeune homme cisgenre qui rentre pas dans les clous de la virilité mais qui y pense pas. Un jeune homme qui ressemble à beaucoup de ceux de notre génération, cet entre deux qu’on ne questionne pas vraiment, qui ne se questionne pas vraiment. Ces mecs qu’on dit pas virils, pas violents, qui ont pas encore réfléchi à leurs masculinités, à ce qu’elle implique, impose. Ces mecs qu’on dit normaux, banals.

De ces improvisations est aussi venu le besoin de trouver un déclic fort et tristement quotidien, un déclic qui ressemble terriblement à celui de plein de gens, un déclic qui retourne un monde. Nous avons choisi l’agression, l’agression sur une femme, parce qu’elle est une des expressions les plus visibles, les plus violentes et les plus dérangeantes de la virilité.


Un premier texte est né du plateau et on y a ajouté de la danse et des montages d’extraits de films, de pubs, de séries et de dessins animés des années 90 - 20. La pop-culture participe à notre construction du genre, à la construction de notre regard sur le genre. On avait donc besoin de montrer ce qu’on regardait quand on était gosses, de créer cet autre discours, plus inconscient, qui habite le personnage. Ces montages permettent aussi de mélanger, de multiplier les référents culturels, de parler au plus grand nombre. Parce que tout le monde a vu une pub pour une grosse voiture ou un mec à gros muscles en train de tirer à la mitraillette.


Entre conte, langage de geste et jeu, le comédien habite un plateau presque nu : une chaise, quelques vêtements, une bouteille d’eau. On a envie que ça soit simple, intime, une sensation de chez soi même si on sait pas vraiment qui c’est « soi ».

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