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KIT

RESUME

Pour faire face aux violences conjugales, l’Etat a mis en place les KIT.

Boîtes installées dans tous les bâtiments publics, adressées aux victimes comme aux témoins, les KIT contiennent toutes les informations, ressources et outils nécessaires pour faire face aux violences conjugales.
Charlotte, Lucas, Thomas et Zoé ont une amie qui semble victime de violences
conjugales.
Enfin pas encore.
Enfin on sait pas.
Enfin en tout cas hier au dîner c’était chelou.

Dans tous les cas, il a l’air bien ce KIT.

Il a sûrement les réponses, les étapes. Enfin on sait pas.
On espère.

NOTE D'INTENTION

KIT c’est une réflexion sur la façon dont notre société, notre Etat, fait face, gère, traite, protège des violences conjugales et surtout des féminicides. C’est faire le constat d’une incapacité sociale, étatique, structurelle, à protéger les femmes en France. C’est le faire avec un pas de côté, sans mélodrame ni indulgence.
Pour cela, nous avons inventé un autre monde, une autre France, parallèle à la nôtre. Une France où l’Etat met en place un nouveau dispositif, visible, manipulable, palpable. Un dispositif sur lequel vont se jeter quatre personnes pour sauver leur amie, pour finalement rater et la voir mourir, malgré tous leurs efforts, malgré le KIT.
Ces quatre ami.e.s racontent ainsi un drame en creux, à mesure qu’iels déballent ce KIT, à mesure que la situation s’aggrave : le formulaire d’évaluation des violences conjugales, le téléphone pour appeler le 3919, l’annuaire des associations d’aide aux victimes, la
trousse de premiers secours... Iels déroulent ce KIT devant nous, se battent avec une boîte toujours plus impuissante sans jamais pouvoir l’abandonner : iels n’ont que ça.

Ce KIT est pour nous la matérialisation du parcours des victimes de violences conjugales et de féminicides. Un parcours long, fastidieux, toujours trop lent et trop complexe. Une infinité d’étapes, des milliers de nouveaux mots, de nouvelles démarches, un fond de violence institutionnelle, une double violence en fait. Une violence en plus de celle de l’intime. Une violence venue de ce qui doit pourtant nous soutenir, nous porter.
En mettant ce parcours dans des objets manipulés, utilisés, cassés, entassés dans une boîte, nous voulons donner une forme, une consistance à ces parcours, à ces politiques publiques. La manipulation d’objets devient ainsi une continuité de la parole, un ancrage du récit
dans le réel, une concrétisation de ce qui se passe aujourd’hui en France.

A cette manipulation d’objets s’ajoute un travail de corps, de constructions d’images,
très marqué évidemment par notre formation à l’Ecole Jacques Lecoq.
Un langage de geste hache donc la quête des quatre personnages : l’inauguration d’un KIT devant la mairie, des policer.e.s qui viennent remettre un KIT à jour, le temps administratif et sa lenteur interminable.. Autant de tableaux qui tracent les contours de la société dans
laquelle iels évoluent, tentent de se battre.

Sans jamais tomber dans la caricature, ils permettent de surligner les incohérences et les
angoisses d’un système défaillant et qui essaie à la fois.
Le spectacle oscille donc entre l’individu et le collectif, entre la machine d’Etat et le
citoyen.ne lambda, banal.e
. C’était important pour nous de faire une bande d’ami.e.s, une
bande de monsieur et madame tout le monde : les féminicides sont d’une banalité tragique,
d’une banalité dont personne encore ne sait quoi faire, comment faire.

Enfin, dans un monde si cruel, si tragique, il nous paraissait évident de travailler sur le choeur. Il fallait créer à la fois une polyphonie de voix individuelles et un corps social, une multiplicité de regards et de paroles sur un enjeu collectif.
Cela nous parait d’autant plus évident que raconter les féminicides à travers un choeur de témoins c’est les sortir de l’intime, du couple, du féminin. 

Les féminicides doivent être une affaire commune, publique.

C’est d’ailleurs ce même besoin de commun, de regard public, qui nous a poussé à choisir l’espace public. Faire KIT hors les murs, devant et dans les établissements publics, c’est mettre les féminicides dehors, au coeur de la cité. C’est les montrer, pousser à regarder, à se questionner. C’est aussi un moyen de se réapproprier un espace trop souvent dangereux ou excluant pour les femmes.


Nous l’avons déjà dit : KIT n’est pas un mélodrame. Il est une tentative de constat, d’appel à l’action, à la transformation.

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KIT

Ecrit et mis en scène par Marguerite Matine

Dramaturgie et assistante mise en scène Justine Salvaro

Distribution : Julien Bougot, Géry Clappier, Emilie Cuadrado et Mathilde Freytet

Résidences :

Résidences de territoire dans le cadre du CTEAC Commercy-Void-Vaucouleurs

Etape de travail :

Lecture publique du spectacle (MJC François Rabelais, Savigny-sur-Orge, Essonne)

Sortie de résidence devant la mairie d'Euville (Meuse, Grand Est)

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